J'imagine parfois des visites improbables... Assise sous la tonnelle de la glycine en fleurs, Madame Colette, accoudée au fil du temps, viendrait me conter son
enfance heureuse à [La maison de Claudine]. De [La vagabonde] sentimentale à la [La femme cachée] à la recherche de son identité, elle me révélerait comment [L'ingénue libertine] s'est affranchie
de la vie, passant sans transition de [Chéri] à [La fin de Chéri], se jouant de la critique du [Blé en herbe] et d'une main vive et furtive elle se gourmanderait de mes petits sablés de violette,
elle, dont le palais fût si Royal !
[La chatte] sur ses genoux, elle évoquerait avec nostalgie [Sido] et me réciterait des poèmes de Jules Colette... Elle se souviendrait de [Gigi] et de ces
demi-mondaines de la vie parisienne, de cette triste histoire d'amour trop vite interrompue à cause d'un maudit entichement pour [le képi]. Elle reprendrait avec amusement ses [Dialogues de
bêtes] où à travers le regard animal elle se moquait autrefois de la réalité, puis plongeant son regard sur nos vertes collines elle conclurait son discours en affirmant avoir trouver [La paix
chez les bêtes].
Avant de remonter vers [L'étoile vesper], elle soulèverait une dernière fois son [Fanal bleu] et de sa plume, elle me dédicacerait [La naissance du jour].
« Une mémoire infaillible ne guide mon souvenir qu’à travers le jardin embrouillé de mon enfance. Demandez-moi si la glycine, vieille de deux siècles, fleurissait deux fois chaque année, et si le parfum de sa seconde floraison, exhalé de maigres grappes, semblait le souvenir affaibli de la première…» - Colette - Le passé, 1909.